Carpe Noctem
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Il n'y a que le pouvoir, et ceux qui sont trop faibles pour l'obtenir. | Période jouée; post-septième année alternative.
 
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 L'horreur est humaine, clinique et banale. [ Jane ]

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Rabastan Lestrange

Rabastan Lestrange


Masculin
▌Messages : 227
▌Date de naissance : 13/07/1990
▌Date d'inscription : 12/11/2009
▌Votre Âge : 33
▌Age du personnage : 41 ans
▌Étude, métier : Mangemort Maître. Bondieu, c'est quoi encore cette nouvelle responsabilité.
▌Baguette : 33, 3 cm, bois d'ébène et arête d'Anoplogaster Cornuta.

— §ECRECY §ENSOR
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MessageSujet: L'horreur est humaine, clinique et banale. [ Jane ]   L'horreur est humaine, clinique et banale.  [ Jane ] EmptyMer 3 Fév - 14:17

Quelque part dans la campagne du Wiltshire, 22h19

Un tourbillon de fumée noire apparut et Rodolphus Lestrange se matérialisa dans un grand mouvement de cape majestueux. Il avait toujours le défaut d'en faire des caisses, c'est ce que se dit Rabastan en le regardant faire, ayant lui-même déjà eu le temps de transplaner une bonne minute auparavent. Les mains dans les poches, il attendait en tripotant sa baguette magique, vaguement inquiet. Rodolphus le remarqua d'ailleurs d'un seul coup d'oeil car il lui donna une bourrade en passant près de lui, un air moqueur sur le visage. « Allez, quoi ! Qu'est-ce que t'as ? On s'en sort pas si mal. Il sera content. » « On devait retrouver Grogorovitch.. » rappella Rabastan à demi-voix, et Rodolphus éclata d'un grand rire sardonique. « C'est ce qu'on a fait. Il s'est peut-être enfuit, mais il n'ira pas bien loin. Autant déjà rapporter ce qu'on a appris »
Rabastan savait qu'il n'y avait pas lieu de discuter, mais chaque fin de mission signifiait indéniablement un compte-rendu face au Lord Noir. Et ça, ça n'était pas pour le rassurer. Motivé par ses propres paroles et l'air avide de recevoir des compliments, Rodolphus le pressa de se dépêcher et le brun lui emboîta le pas, pressé d'en finir avec cette histoire, pour sa part. La perspective de recevoir un Doloris ne l'avait jamais enchanté ; non pas qu'il pense que ce soit le cas pour Rodolphus, mais son frère fonçait toujours tête baissée sans croire un seul instant qu'il ait put faire une erreur quelque part. En l'occurance Rabastan rentra dans le manoir Malfoy quasiment à reculons, pas vraiment rassuré par ce qui l'attendait.


*


Londres, 00h06

Le bitume froid et luisant de pluie reflète la pâleur extrème de son visage, et l'homme fait encore quelques pas avant d'aller s'appuyer contre un lampadaire proche, la respiration sifflante. C'est la troisième fois en deux mois que le Seigneur des Ténèbres lui fait subir une punition exemplaire, si exemplaire d'ailleurs qu'il ne semble pas s'en lasser.
Après quinze ans à moisir entre les murs d'une cellule d'Azkaban Rabastan n'en a plus véritablement l'habitude, et son organisme défectueux peine à reprendre le rythme. Ses veines crient au manque de toute leur force, et pulsent si fort qu'il les sent prêtes à éclater là, sur le trottoir du Londres sorcier. Ses artères suralimentées gonflent son coeur comme on gonfle un ballon en plastique, et tout son intérieur lui semble compacté, écrasé, débordé par son propre sang épais et gluant.
Il pourrait mourir par inadvertance, ce serait si absurde que personne ne le remarquerait sans doute avant un long moment. Mais il le refuse, allez savoir pourquoi. Peut-être par conviction. Peut-être par peur. Il n'a jamais aimé souffrir, ce type-là, après tout. Secouant pourtant la tête pour retrouver ses esprits, le brun repousse le lampadaire et reprend donc sa route, et c'est légèrement rassénéré par les gouttes de pluie glacées qui s'étaient mises à rouler dans son dos qu'il laisse tomber sa Mort dans une flaque.

Elle vit quelque part au croisement d'une de ces ruelles aux petites maisons ou immeubles sagement allignés, il s'en souvient malgré la brume qui entoure résolument ses neurones. Un silence de plomb règne sur Crossroad, et un encore plus profond sur Mylan Street. Rabastan hésite un moment entre une rangée d'immeubles et une autre, et retrouve sa voix pour pester sourdement contre l'agencement minable que ces salles Sang Impurs du Ministère ont imposé au quartier ces quinze dernières années. Il était vraiment temps de mettre un bon coup de pied dans la fourmillière pour réveiller tout ça.

Lentement, le mangemort s'approcha finalement du bâtiment le plus proche, n'hésitant qu'un infime instant avant de prendre l'ascenceur pour le deuxième étage. Il avait besoin d'une présence. Après le petit numéro de puissance du Lord il n'avait pas demandé son reste et préféré transplaner aussitôt pour s'éloigner un peu, histoire de reprendre son souffle loin des hauts murs du manoir des Malfoy. Lucius avait cette tendance à adorer tout ce qui était aussi sobre qu'onéreux et il régnait là-bas une ambiance mortellement glauque, d'autant que la présence continuelle de Fenrir Greyback rôdant dans les couloirs n'avait rien de bien reposant non plus. Londres était à la fois assez grande et assez éloignée pour lui offrir la tranquilité qu'il souhaitait toucher à cet instant, et il n'avait pas beaucoup eut à réfléchir avant de transplaner. De toute façon, les souvenirs qui lui restaient de tous les autres lieux qu'il avait déjà eu l'occasion de traverser autrefois étaient flous, difformes et invalides. C'était cet effet qu'avait souvent Azkaban sur ses prisonniers, en plus de les rendre très souvent complètement fous.

Rabastan n'était pas fou, du moins pas autant que pouvaient l'être Svelius ou Bellatrix. Il était simplement détruit, c'était une ombre ambulante, et lui-même avait parfois l'impression quand l'héroïne se noyait profondément dans ses veines qu'une bourrasque pourrait l'envoyer valser dans les airs, et le faire s'écraser n'importe où comme une stupide feuille morte.
Elle était une sorte d'espoir. Jane Forsythe. Rabastan n'avait jamais pensé qu'il était capable d'accomplir quelque chose par ses propres moyens ; il y avait toujours Svelius, il y avait toujours Rodolphus. Il n'y avait pas de Rabastan seul. C'était aussi effrayant que déprimant d'oser imaginer le contraire. Jane était un baume à tout ça ; une parenthèse apaisante à l'angoisse perpétuelle, quasimment aussi puissante que les doses d'héroïne qu'il ne manquait jamais d'apporter quand il se rendait chez elle, et qui gonflaient imperceptiblement la poche de son pantalon à l'instant même.
Au bout du couloir il se planta devant la porte rouge du numéro 26, frappa et attendit, se surprenant à trouver cela beaucoup moins laborieux que d'avoir à enfoncer le panneau.
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MessageSujet: Re: L'horreur est humaine, clinique et banale. [ Jane ]   L'horreur est humaine, clinique et banale.  [ Jane ] EmptySam 6 Fév - 13:44

Il y avait des journées incroyablement longues durant lesquelles Jane ne faisait rien d'autre qu'errer dans son appartement, un verre à la main et une clope dans l'autre. Dans ces moments-là, elle ressemblait à s'y méprendre à une alcoolique sur le devenir, que la perspective de se coiffer et plus si affinités ne semblait pas spécialement réjouir. Être une vélane avait l'avantage de la faire paraître à son avantage même lorsqu'elle venait de passer deux semaines dans la jungle sans gel douche ni dentifrice, néanmoins, en tant que femme, Jane était particulièrement portée sur sa propre apparence. Ce qu'elle offrait d'elle-même se devait d'être satisfaisant à sa propre vision, et Jane n'était pas foncièrement complexée, aussi assumait-elle assez peu de se montrer aussi déplorablement préparée. Oh, n'allez pas croire qu'elle était déprimée ou quelque chose de ce style ; bien loin de là, même. Jane n'était pas du tout de ces gens qui, à la moindre contrariété, se réfugiait dans le chocolat et les couvertures devant une quelconque série télévisée à l'eau de rose. Loin de là, même. Disons juste qu'un Homme, aussi sorcier soit-il, se sent parfois pris d'une maladie courante appelée flemmatite aiguë. Malheureusement pour son intégrité, la blonde n'est pas à l'abri de cette épidémie semblait-il invincible. De ce fait, ce Mercredi fut placé, une fois n'est pas coutume, sous le signe de la fainéantise.

Le temps était à la bruine, et l'air semblait si glacé que Jane n'avait pas hésité à fermer prématurément ses volets une fois la nuit tombée. Dans un coin de son salon, la télé grésillait quelques paroles inintéressantes, non loin du chevalet sur lequel reposait un tableau aux traits abscons. Dans un coin, une phrase en suédois avait été grossièrement inscrite à l'encre bleue, rendue néanmoins illisible par l'écoulement contrôlée de la peinture rouge qui formait le contour du tableau. Désabusée, l'inspiration semblait quitter le corps las de Jane qui ne faisait rien pour la retenir ; elle savait que celle-ci allait et venait par période, aussi préférait-elle se laisser prendre par la douce surprise que cela engendrait lorsque sa Muse passait sa porte une fois l'hiver passé. En étant à peu près à ce point de sa réflexion lorsqu'elle entendit quelques coups frappés contre son panneau, Jane pensa un instant à un rouage de son imagination, relevant néanmoins les yeux l'instant d'après en cillant. Les bruits avaient été très distincts, aussi se permit-elle de douter de sa propre capacité à créer un environnement, quittant son canapé pour aller jeter un coup d'œil au couloir via le judas. Il ne lui fallut pas longtemps pour reconnaître Rabastan Lestrange. Le temps de poser sa clope dans un cendrier, son verre à pied à côté de ce dernier et la voilà à déverrouiller sa porte d'entrée, allumant de sa main libre le luminaire de son salon.

Rabastan était un Death Eater, junkie, instable, complexé et volontairement détruit, autant par Azkaban que par l'environnement dans lequel il évoluait depuis. Jane était trop ouverte d'esprit pour se focaliser sur ces détails, et si la plupart des gens en étaient effrayés, désiraient tout sauf s'approcher de ce genre d'hommes, elle passait outre pour se faire un avis personnel non pas sur les actes, non pas sur les ont-dits, mais sur la personnalité, ce qu'elle ressentait. Rabastan était rapidement devenu ce qu'elle se plaisait appeler 'l'homme de sa vie'. L'un des deux hommes de sa vie, en fait, mais ce n'était qu'un détail. Rabastan était doux, galant, expressif, et complètement paumé. Jane était très maternelle et il ne lui avait pas fallu longtemps pour se retrouver dans les bras de son cadet, pour combler le manque affectif de ce dernier, de faire de lui une perle rare et unique. Parce que Jane ne mâchait pas ses mots, jamais ; elle allait directement au fond des choses, et flatter ses pairs faisait parti de ses passe-temps préférés. Pas pour se faire bien voir ou une connerie de ce style ; bien au contraire, il était aussi très facile pour elle d'avancer des reproches (toujours fondés cependant, elle n'était pas de mauvaise foi). Mais parce qu'elle le pensait. Sincèrement. Et l'honnêteté accompagnait chacun de ses pas. C'est pour cette raison que, tout naturellement, elle attrapa le brun par la manche pour le tirer à l'intérieur de son appartement, refermant négligemment la porte pour l'embrasser l'instant d'après. Au Diable l'heure qu'il était et l'apparence pitoyable de son compagnon ; elle réservait l'interrogatoire pour plus tard. À savoir lorsque leurs lèvres, rougies par les retrouvailles, se décidèrent enfin à se séparer.

- Je t'offre à boire ? lança-t-elle en tournant les talons, baissant le son de la télévision d'un coup de baguette avant de passer derrière le bar séparant la partie cuisine de la partie salle de séjour pour se saisir d'un verre à pied. Depuis leur rencontre Jane s'était obstinée à inculquer quelques notions d'œnologie à Rabastan, et bien que celui-ci peine à suivre par intérêt ou passion prioritaire elle se plaisait à lui servir du vin à chaque occasion, histoire de marquer le coup. Bien sûr elle ne doutait pas que ce dernier lui poserait un veto une fois qu'il en aurait assez, mais leur relation marchait aussi sur les petites piques innocentes qui, souvent, mettait une touche d'enfantillage qui les coupait d'un univers beaucoup trop violent qui ne pourrait héberger l'affection mutuelle qu'ils nourrissaient l'un pour l'autre.
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MessageSujet: Re: L'horreur est humaine, clinique et banale. [ Jane ]   L'horreur est humaine, clinique et banale.  [ Jane ] EmptySam 6 Fév - 22:17

Après avoir frappé, Rabastan laissa retomber sa main contre le tissu froid de son pantalon, baissant les yeux vers la ligne séparant le sol du couloir de la porte de l'appartement. Il guettait un signe venant de l'autre côté, espérant qu'elle soit là. Fort heureusement il n'eut pas longtemps à attendre et Jane Forsythe apparut devant lui, explosion miraculeuse rendant toute autre chose autour d'elle fade et inutile. Le mangemort était toujours subjugué par cet éclat diaphane, cette beauté mordante qui émanait de sa personne au moindre de ses gestes, sans qu'elle ne force jamais quoi que ce soit ; bien sûr, Jane Forsythe était une vélane, mais il était intimement convaincu que cela ne faisait pas tout. Il avait déjà croisé à plusieurs reprises les autres femmes aux pouvoirs aguicheurs qui travaillaient pour Mondingus Fletcher, mais aucune, à son avis, ne parvenait à la cheville de celle qui se tenait à présent devant lui. Elle était bien plus que belle, attirante ou gracieuse. Elle était bien plus que la perfection.

Il cilla quand elle attrapa le revers de sa veste pour le faire rentrer à l'intérieur, et marqua un temps quand elle posa ses lèvres sur les siennes ; pas à cause du fait même qu'elle l'embrasse, mais parce qu'il en venait trop vite à oublier la pleinitude rassurante qu'il ressentait à ses côtés, quand il se retrouvait à vadrouiller dans le monde extérieur. Leur relation formait une parenthèse chimique inatteignable, une intense et profonde respiration dans l'océan brumeux qui formait le quotidien et le trouble psychologique de Rabastan Lestrange depuis maintenant plus de quinze ans. Il s'était laissé glisser, il avait tout abandonné en elle, oubliant de faire preuve de prudence ; mais cela n'avait pas d'importance, car il n'y en avait pas besoin entre eux. En l'espace d'un mois, elle lui avait considérablement apporté. Maintenant, il avait quelqu'un à qui penser avant de planter l'aiguille dans son bras, et cela le poussait à ne jamais laisser passer la moindre bulle d'air, même si c'était tout à fait inconscient.

Ses dents refermées tendrement sur sa langue le firent frémir, et il ferma ses yeux fatigués en cédant sans opposer de résistance. Jane était une seconde mère, un éclair de douceur amère. Dès le premier jour, elle avait semblé vouloir s'emparer de lui alors qu'il s'était défilé ; il venait à Londres pour se fournir en came, et ses longues années d'abstinence ne l'avaient pas rendu aussi impatient et insatiable que Svelius. La perte d'habitude avait conduit à la perte de libido, et il avait réalisé être complètement déplorable quand elle avait posé sa main sur la sienne et qu'il n'avait eu le temps de rien sentir venir. Jane, elle, savait ce qu'elle voulait. Et elle le savait sans doute très bien pour deux.

Quand sa bouche quitta la sienne, ce fut comme si leurs pieds touchaient à nouveau le sol. Rabastan ouvrit lentement les yeux, dévoilant des pupilles voilées d'une tendresse triste. Elle était si belle. Il était si secondaire.
Il ne comprendrait sans doute jamais pourquoi elle lui accordait la moindre attention, mais elle avait décelé cette faille dès les premiers instants et ne cessait depuis de tenter de le remonter dans sa propre estime de lui-même. Toute sa vie avait été assez longue pour que Rabastan se considère comme le dernier des hommes sur Terre tant que Rodolphus serait le premier d'entre eux, et cela n'était pourtant pas prêt de changer. Sa tête se pencha légèrement quand elle lui demanda s'il voulait boire quelque chose.

« Volontiers. » répondit-il simplement, sachant pertinemment qu'elle lui servirait du vin quand bien même il lui demanderai un whisky. Jane savait ce qu'elle voulait, effectivement, et elle semblait avoir décidé de le rendre un peu plus distingué. Le vin était une excellente chose pour ça.

Epoussetant ses mains contre sa veste dans un geste mécanique, Rabastan la regarda s'éloigner vers la cuisine, prenant lui-même place dans des fauteuils qui garnissait l'espace, rendant ce dernier indéniablement chaleureux.
La télévision crachait les informations de la nuit et il observa pendant quelques secondes un bonhomme en costard commenter l'incendie inexpliquable qui avait détruit un village entier en Cornouailles la veille. Cet incendie c'était bien entendu l'oeuvre de Bellatrix Lestrange, mais ça, ces sangs impurs ne pouvaient pas le savoir bien évidemment. Rabastan ne craignait pas tellement sa belle-soeur, tant que celle-ci ne décidait pas un beau jour de lui cuire les sourcils ou toute autre zone pilaire dangeureusement inflammable. Elle avait quelque chose avait le feu, une vraie pyromane.
L'homme releva la tête quand Jane arriva avec deux verres à pieds, et il se leva pour prendre celui qu'elle lui tendait, la remerciant dans un murmure soulagé. Il se sentait déjà mieux. La présence de sa muse était incontestablement apaisante, et il en était presque à croire que l'épisode du Manoir datait de bien plus longtemps que de quelques heures. Il n'aurait pas vraiment su dire ce qu'elle représentait concrètement à ses yeux et ce qu'il cherchait en la fréquentant, mais il ne se posait de toute façon pas la question. L'appartement de Jane, les bras de Jane avaient été le premier lieu de refuge auquel il avait pensé ce soir-là en cherchant à s'éloigner du quartier général pour quelques heures, et ce simple fait se suffisait à lui-même.

Il la regarda porter son verre à ses lèvres, mais l'arrêta en un murmure pour lever le sien devant son visage, entrechoquant ensuite les deux coupes de cristal pour produire un son clair et mélodique. « Santé.. »
Puis, le milésime franchit la barrière de ses lèvres, glissant contre son palais dans un claquement fin et délicat de saveurs, produisant un effet euphorisant comparable à l'un des baisers de la belle vélane. En mille fois moins bon, cependant. Les deux ensemble seraient certainement un cocktail des plus détonnant, mais il résista au nouvel appel des lèvres de l'entremetteuse ; chaque chose en son temps.

« Tu peignais ? » demanda-t-il après quelques secondes de silence en désignant d'un doigt le chevalet encore surmonté d'une toile inachevée, l'air de demander s'il dérangeait. Rabastan était trop meurtri et amoindrit pour avoir conscience de la beauté et de l'impact que peut avoir l'Art sur la sensibilité humaine, mais il appréciait néanmoins beaucoup ce que faisait Jane avec ses pinceaux. N'était lui-même doté d'aucun don ou acuité artistique particulière, il trouvait cela tout bonnement prodigieux.
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MessageSujet: Re: L'horreur est humaine, clinique et banale. [ Jane ]   L'horreur est humaine, clinique et banale.  [ Jane ] EmptySam 27 Fév - 21:28

À la simple intonation de sa voix, Jane devinait que Rab n'était pas au meilleur de sa forme. Parfois même, il lui arrivait de le récupérer dans un état bien plus déplorable que ça, mais elle préférait ne pas y penser. Elle savait, bien sûr, qui était derrière tout ça ; une fois sur deux, il s'agissait de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. La seconde moitié revenait de droit à Rodolphus. Instinctivement, la suédois eut une pensée pour Chiara, sa meilleure amie. Elle savait que l'aîné des Lestrange et elle se voyaient plus ou moins régulièrement selon la période, et bien qu'elle avait juré ne le révéler à personne, elle avait bien souvent failli tout avouer à Rabastan. Rabastan.. Il semblait si vulnérable. Il était aisé de le détruire. Peut-être pas elle, mais ceux qui se disaient de son côté, qui appuyaient à n'en plus finir sur la fibre naïve de son amant, un jour ou l'autre viendraient à bout de ce qu'il lui restait de santé d'esprit. Un instant, son sourire disparut au profit d'une moue un peu plus soucieuse. Devait-elle ? Trahir la confiance de Chiara n'était, en soi, pas grave en soi étant donné qu'elle ne l'apprendrait jamais. Enfin, rien n'était moins sûr ; si le comportement de Rabastan changeait, l'italienne l'apprendrait peut-être. Dommages collatéraux. Réprimant un soupir, Jane se para bien vite de son sourire qui reprit sa place légitime sur ses lèvres, avant de porter son verre à ses lèvres, instinctivement. La main du Mangemort l'arrêta cependant en se posant sur son poignet, et l'aînée releva les yeux, étonnée, pour l'interroger du regard. Son intention perça rapidement ses traits cela dit, et Jane lui accorda un regard complice en faisant tinter son verre contre le sien, mutine.

- Santé. répondit-elle en lui adressant un clin d'œil quelque peu provocateur ; Jane possédait un caractère plutôt calme, ce qui ne l'empêchait jamais de faire transparaître ça et là sa tendance marquée à l'espièglerie. Elle avait beau ne plus avoir vingt ans, rien ne l'empêchait d'en faire preuve, n'est-ce pas ? Buvant une gorgée de vin qu'elle catégorisa immédiatement dans son esprit comme étant un excellent cru (le contraire aurait été étonnant, mais ses parents lui avaient déjà fait la mauvaise surprise de lui envoyer une cargaison un peu moins qualitative que les autres ; ils l'avaient tellement habitués à mieux que son palet était devenu excessivement capricieux, pour le plus grand malheur de son banquier). Sa langue savoura les différentes saveurs, et son regard se riva vers ce que lui désigna le brun, hochant la tête tout en haussant les épaules. Naturellement, ses pas la portèrent vers le chevalet tandis qu'elle répondait à son invité d'une voix légère et détachée. Ce n'est rien. Enfin, tu ne m'as pas dérangé, je l'avais déjà fini et puis.. oh, mince, on s'en fiche ! lâcha-t-elle en se retournant brièvement pour lui tirer la langue, immature mais joyeuse. La compagnie de Rabastan avait le doux avantage de lui donner l'impression d'exister pour quelque chose. D'être là pour ressentir cette plénitude qui, s'il se rapprochait de l'ataraxie, ne le devenait totalement que lorsqu'elle s'abandonnait au creux de ses bras meurtris. Elle était son baume et il était sa dose d'héroïne. Littéralement aussi, d'ailleurs, mais ça, c'était un autre débat, et elle préférait ne pas y penser. Pour le moment, il savait la rendre fébrile, rêveuse et impatiente de la manière la plus naturelle du Monde. Sans rien ajouter de plus, elle saisit le tableau et le retourna contre le mur d'un mouvement impersonnel, se retournant ensuite vers la télévision qu'elle observa un instant.

Les nouvelles étaient catastrophiques, et ce depuis un moment maintenant. Depuis que le Seigneur des Ténèbres était définitivement revenu au pouvoir, en fait - ce disant Jane ne put s'empêcher de jeter un coup d'œil à Rabastan. Elle se demanda s'il était à l'origine de ces massacres. Sûrement. Au moins l'un d'entre eux. Confessions sur l'oreiller oblige, elle avait cru comprendre que sa belle-sœur, la femme de Rodolphus, était pyromane, ou du moins avait des tendances qui l'incitait à tout faire cramer sur son passage. Elle pouvait de ce fait l'exclure de toutes les mauvaises nouvelles incluant les incendies. Peut-être agissaient-ils en groupe, mais si c'était le cas, elle préférait ne pas s'imaginer le rôle de son amant dans tout ce fatras. Ce serait vraiment trop. Bien que tolérante et prête à lui pardonner n'importe quoi (ne l'avait-elle pas déjà fait, en quelque sorte, en lui ouvrant les bras ?) elle ne supporterait pas de visualiser des scènes morbides lorsque leur temps était compté. Ils ne possédaient pas la chance de pouvoir se côtoyer régulièrement, aussi ne voulait-elle pas gâcher les heures qu'ils pouvaient savourer l'un à côté de l'autre. Hésitant à éteindre l'appareil, Jane se résigna et revint vers le brun en finissant son verre cul sec. Une honte pour un œnologue. Mais la vélane s'en tapait le coquillard ; après tout, Rabastan ne connaissait que ce qu'elle voulait bien lui apprendre. Le reste, c'était une histoire de détails. Et la pacotille n'avait pas sa place dans leur relation. À quoi tu penses ? lâcha-t-elle par réflexe, avant de se rappeler le sujet du reportage qui passait actuellement sur son petit écran et d'enchaîner avec un peu trop de précipitation : Ils ont prévus une tempête pour cette nuit, tu étais au courant ? Je me demande si elle va être violente. En soi, ce n'est pas comme si on risquait grand-chose, mais.. soupira-t-elle, avant de toussoter en posant son verre sur son bar. Bonjour le naturel. Pour contrebalancer, elle revint vers Rab pour se blottir contre lui, tout légitimement. Il fallait au moins ça pour rattraper sa maladresse.
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Rabastan Lestrange

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MessageSujet: Re: L'horreur est humaine, clinique et banale. [ Jane ]   L'horreur est humaine, clinique et banale.  [ Jane ] EmptyDim 28 Fév - 16:05

Si Rabastan était sensible aux petits gestes et aux regards de la vélane, il n'en montrait pas grand-chose. Avalant le contenu de son verre par petites gorgées distraites il la regarda lui adresser un clin d'oeil et s'éloigner vers le tableau qu'il avait désigné un peu plus tôt, son regard glissant sur son dos comme aurait pu le faire une main impatiente, mais avec respect, considération et peut-être aussi timidité. On ne pouvait pas vraiment le rager dans la catégorie des gens entreprenants. C'était le moins qu'on puisse dire. Jane lui assura qu'il ne la dérangeait pas, et ajouta qu'ils s'en fichaient, avant de lui tirer la langue. Rabastan cilla, incapable de comprendre vraiment ou elle voulait en venir. La moquerie gentille était un concept aussi abstrait que celui de l'art pour lui, et il se contenta alors de répondre par un demi-sourire triste qu'il dissimula bien vite dans son verre. La compagnie de Jane était bien loin d'être uniquement apaisante dans le sens physique du terme, très loin de là. Bien sûr, il savait qu'il pouvait parler de tout à Rodolphus – ou, du moins, de presque tout, mais cette femme dégageait autre chose qu'une patience froide et volontairement détachée de tout. Elle était plus chaleureuse, plus avenante que tout ce qu'il avait jamais connu, et à bien des égards il aurait sans doute sacrifié bien plus encore pour pouvoir passer davantage de temps avec elle. Ca se révélait pourtant impossible.. Si cela attentait à son.. travail ? Non, occupation ?.. oui si ça cela empiétait sur son territoire de mangemort, il savait qu'il devrait y mettre un terme. Et ça lui faisait un mal de chien de l'admettre, dans un moment comme celui-là.

Repoussant tout cela dans les tréfonds de son esprit, Rabastan Lestrange s'obligea à penser à autre chose. Il ne voulait pas attrister Jane. Car ça l'aurait attristée, il le savait, sans même avoir à le lui demander ; la chimie faisait parfois bien des miracles à elle toute seule, sans que les mots deviennent un élément primordial à la compréhension. Les comentaires du présentateur-télé reprirent un instant le contrôle de la plage sonore, mais Rabastan laissa son regard résoluemment fixé sur la blonde. Il parvint à saisir une étincelle d'inquiétude dans ses yeux, et il ne parvint pas à comprendre pourquoi. Elle ne craignait rien, ici.. Le Seigneur des Ténèbres ne les encouragerait sûrement pas à attaquer ce quartier où vivaient un bon nombre de sorciers de bonne famille.. Et elle-même n'avait sans doute pas à craindre pour sa vie, puisqu'elle appartenait au peuple Vélane.
En vérité, il ne pouvait tout simplement pas concevoir l'ampleur de l'angoisse qui rongeait Jane quand elle pensait à ce qu'il faisait lui, avec toute la bande de dégénérés au service du « mal ». Il baignait tellement dedans qu'il ne pouvait pas comprendre la peur de quelqu'un qui soit extérieur à la lutte permanente qui se livrait à la fois entre mangemorts, et avec le reste du monde. C'était juste hors de portée, son esprit dévoré par les ténèbres de la prison ne lui permettait plus d'envisager autre chose que son propre déclin, et il avait du mal à comprendre pourquoi Jane semblait simplement, naturellement heureuse de le voir. Bien sûr, il l'était aussi, mais..

« A quoi tu penses ? » demanda-t-elle alors, coupant court à ses réflexions hasardeuses. Rabastan entrouvrit la bouche, un peu surpris par la question, mais il n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit qu'elle parlait déjà d'autre chose. Une tempête ? Mais pourquoi ?..
D'un air d'excuse un peu gêné elle s'approcha enfin de lui pour l'enlacer et le cadet des Lestrange ferma brièvement les yeux, sans comprendre réellement la raison de son comportement. Il se doutait bien que la soit-disant tempête de lui importait pas du tout et qu'elle avait dit ça pour cacher autre chose, les commentaires de la télévision, sans doute. Oubliant l'écran qui relatait toujours les exploits de ses pairs, Rabastan baissa la tête pour respirer longuement le parfum envoûtant qui se dégageait des cheveux de Jane, ses doigts se resserant sur son verre à présent vide. Il avait encore mal partout des suites du sort de torture infligé par le Lord Noir, et il se contracta malgré lui quand Jane commença à le serrer un peu trop fort. Son souffle se coupa pendant quelques secondes et il vit de petites étoiles danser devant ses yeux, mais il ne chercha pas à se dégager. Repousser Jane sonnait dans sa tête comme quelque chose d'antinomique, et de toute façon il avait pour habitude de laisser faire les autres sans s'interposer la plupart du temps. Pas par lâcheté, mais plutôt par résignation. Parce que les autres comprenaient toujours l'essentiel avant lui, indéniablement.
Etourdi, il laissa tomber son verre sur le sol, où il se brisa dans un tintement de cristal. Cela le fit atterir aussitôt et il cilla à nouveau pour chasser les étoiles, l'air gêné à son tour.

« Oh, je.. Désolé. » dit-il en se raclant la gorge, et il chercha fébrilement sa baguette dans la poche de son manteau pour réparer sa bêtise. Un à un les morceaux se recollèrent et le verre retrouva son unité en quelques secondes mais Rabastan semblait préoccupé, comme si elle était sa mère et qu'elle allait l'engueuler. Après avoir mis le verre hors d'atteinte d'une nouvelle maladresse, il se tourna à nouveau vers elle.

« Je me disais que.. Tu as raison, ça n'a pas d'importance. Et puis si une tempête aussi violente est prévue, je suppose qu'il serait irresponsable de partir maintenant. » murmura-t-il en lui jetant un regard nébuleux.

Il savait que Svelius cottoyait Jane, lui aussi. Il savait que d'autres, encore, passaient certaines de leurs nuits dans ses bras. Il ne lui demanderait pas qui, ni quand, il ne lui demanderait jamais rien à ce sujet, de même qu'elle ne lui demandait pas en quoi consistaient les ordres de Voldemort. C'était un accord tacite parfaitement clair entre eux, et cela lui convenait car même si ce n'était que pour quelques heures, Jane se consacrait parfois entièrement à lui. Il en avait besoin. Il avait incroyablement besoin d'attention.

Il avait aussi besoin d'un fix, et le contenu de sa poche l'appellait si fort qu'il avait envie de se cogner la tête contre les murs pour faire cesser cette impression. Avec Jane, ils avaient l'habitude de ne céder à la tentation héroïne qu'après avoir épuisé toutes leurs ressources physiques, aussi se força-t-il à résister. Et puis, elle dégageait naturellement quelque chose d'indéfinissable qui l'aidait considérablement pour ça.

« Enfin, si tu veux bien que je reste, évidemment. » avança-t-il avec incertitude, réalisant qu'elle avait peut-être déjà quelque chose de prévu avec un des types auquel il venait de penser. Il n'aurait pas tellement aimé se retrouver en face de l'un d'eux. Concernant Svelius, il essayait tout simplement de ne pas y penser.
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