LCN ; Happy birthday to you, Bella !

" Chapitre 1; Il était une fois.. Sept ans. "

Lorsque les riches parents laissaient leurs précieux héritiers à la porte du manoir Malfoy où était organisé l'anniversaire de la petite Bellatrix, c'était avec une confiance presque aveugle. Leurs chères têtes blondes trottinaient jusqu'aux jardins qui, entourant le domaine sur plusieurs hectares, avaient été spécialement préparés pour l'occasion. Rien ne manquait à l'appel : buffet enfantin, jeu de piste, parcours du combattant miniature.. Les smarties, mets préférés de la fillette mise en valeur, parsemaient les nappes disposées ça et là sur l'herbe parfaitement tondue, et un taureau magique spécialement adapté à la taille des gamins attendait les fesses rebondies de ces petits invités. Ne soyez pas timide, enfin ; approchez. Les majordomes sont à votre service, les soubrettes obéissent à vos moindres faits et gestes si tant est que les caprices de la petite Princesse vous y autorise. Le Paradis artificiel est au bout de vos doigts. Refermez votre main. Rien de pire ne peut vous arriver.

A l'entrée du manoir une élégante calèche s'arrêta. De cette calèche descendirent une femme magnifique, suivie de près par une fillette qui aurait poussé à la jalousie la poupée de porcelaine la plus fine. Vêtue d'une robe de taffetas bleu profond, brodée de manière très élégante de fils d'argents, de petits souliers vernis, et des anglaises blondes parfaites, relevées d'une simple barrette, ornée de diamants, la petite fille leva son regard sur ce manoir. Relevant légèrement le menton sous le regard approbateur de sa mère, elle observa les alentours d'un oeil presque blasé. Puis elle soupira et ouvrit sa petit ombrelle, allant avec sa mère se faire annoncer auprès de la maîtresse de maison, et de la petite fille qui avait son anniversaire.

Une fois cela fait et le cadeau déposé par un laquais et que les salutations et politesse d'usages furent échangées entre les mères, on laissa la petite vélane aux soins des autorités compétentes. La petite fille dont on fêtait l'anniversaire subissait à présent les tout derniers préparatifs pour sa tenue d'anniversaire. Chiara elle observa sagement et dans un silence presque suspect pour une enfant de son âge les environs, les richesses, sans que cela ne paraisse vraiment la toucher.

Tout cela jusqu'au moment où elle fut sure que sa mère fut partie à ses occupations la laissant ainsi seule avec ces gens. A ce moment là l'absence d'expression de la fillette fondit comme neige au soleil, son air blasé se mua en un regard franchement intéressé, et elle baissa le menton et le regard, avant d'esquisser du bout des lèvres un sourire à faire fondre une banquise et à noyer un ours polaire.

A présent elle pourrait commencer à s'amuser.

Rabastan se dandinait dans son costume tout neuf, véritable réplique miniature de son père qui regardait sa montre avec impatience, à côté de lui. Ils attendaient Rodolphus. Rabastan et son frère avaient en effet été conviés à l'anniversaire de la petite Bellatrix Black, héritière d'une des plus nobles familles de sorciers existant encore à ce jour, et donc de ce fait particulièrement proche de la famille Lestrange elle-même ; il n'était pas question de rater cet événement, Rodolphus étant promis en mariage à Bellatrix pour allier leurs deux familles dans un avenir certain. Rodolphus qui jouait d'ailleurs ses chochottes et allait les mettre en retard, parce qu'il refusait d'accrocher une fleur à la boutonnière de sa veste. C'était une idée de leur mère. Rab n'avait rien dit, n'était pas spécialement d'un caractère contraignant, mais il devait bien admettre qu'il n'aimait pas tellement ça non plus.
Quand ils transplanèrent enfin, tous les deux accrochés à leur père, ils réapparurent devant le manoir des Black dans un tourbillon scintillant. Un immense châpiteau avait été dressé sur la pelouse pour abriter les festivités, et déjà Lestrange Senior recommandait à ses enfants de faire bonne image avant de s'en retourner. Rabastan tripota sa fleur et se cacha derrière Rodolphus quand une bonniche s'approcha d'eux pour les accueillir et prendre leurs cadeaux pour les déposer sur une table, avec les autres. Rabastan avait demandé à son père de contacter les services d'astronomie du ministère pour acheter une étoile au domaine sorcier, et la renommer au nom de Bellatrix. Il avait trouvé cette idée dans une des nombreuses revues d'astronomie que lisait sa mère, et il était très fier de son idée. Par contre il n'avait qu'un papier déclarant le nouveau nom de l'astre à offrir à la petite Black, et il craignait que ça ne soit pas assez impressionant, pour le coup. Tant pis.
Il emboîta le pas à son frère, et rejoignit ainsi les autres gamins. Il n'y avait presque personne pour le moment, uniquement une petite blonde qui discutait avec Bellatrix, que Rabastan reconnu aussitôt pour l'avoir déjà souvent cottoyée. Il la trouvait trop agitée, avec une voix trop criarde peut-être, et elle l'effrayait un peu, mais son frère l'aimait bien. Rab se consolait en se disant que les filles, ça ne devait intéressant qu'à partir du moment où on devenait un adulte. Comme Rod.

Intimidé, il alla donc saluer poliment leur hôte, et aussi la petite blodne qui répondait au nom de Chiara. Encore une fille. Malheur.

Ding, lui, il aimait bien les filles. Il avait compris depuis peu qu'elles pouvaient se révéler très utiles, et notamment parce que beaucoup de garçons ne leur restaient pas indifférents ; dès qu'il n'y avait pas indifférence, il y avait du profit à faire. C'est notamment dans ce but qu'il avait demandé à Jane Forsythe s'il pouvait l'accompagner à la fête d'anniversaire à laquelle elle avait été invitée ; il avait en effet beaucoup de projets pour elle, et il n'était pas prêt à les laisser à quelqu'un d'autre. Sans compter qu'apparement, c'était l'anniversaire de quelqu'un d'important. Bellatrix Black. Ding en avait entendu parler, et comme il savait qu'il était bon de connaître les gens influents et qu'il nourrissait une profonde ambition, il s'était dit que ça serait sans doute très bon pour lui d'aller y faire un tour. Jane avait accepté bien sûr, mais à la condition express qu'il se lave et mette un costume. Un costume ? Quelle idée. Il n'en avait pas, et n'avait de toute façon pas les moyens de s'en offrir un. Sa mère l'aida pourtant sur ce point en lui prêtant l'un des blasers de son père, un vieux truc passé de mode et qui était bien trop grand pour lui. Il avait l'air d'un crétin dedans, mais Jane semblait satisfaite, et elle le peigna avec application après l'avoir forcé à se laver les cheveux – deux fois. La tignasse rousse de Ding ne se laissait pourtant pas dompter aussi facilement, et elle renonça finalement quand l'heure de partir arriva.
Ding n'avait évidemment pas de cadeau à offrir à Bella, mais il espéra qu'il passerait inapercu au milieu de la foule des gamins. C'était pourtant pas gagné d'avance, avec sa veste et ses cheveux, mais il préférait se montrer positif ; et puis, il n'était pas tout seul, il avait Jane. Qui était ravissante d'ailleurs, mais Ding n'était pas là pour boire du lait-fraise en regardant les filles jouer à l'élastique, que diable. A peine arrivé il la suivit donc avec joie pour aller saluer Bellatrix, faussant ce qu'il croyait être des manières de bourges, en en rajoutant des caisses, bien évidemment. Le résultat était assez ridicule.

« Ouah, vous êtes, je veux dire, super jolie et tout. Votre robe elle est vraiment classe, c'est genre, elle doit valoir cher et tout, ça se voit, quoi. »

- Oh, mosat. jura la petite fille en tortillant une mèche de ses cheveux blonds autour de son index. Plus loin, la petite italienne lui faisait de l'œil, et Jane n'avait qu'une hâte : rejoindre sa meilleure amie lorsque Mondingus aurait enfin terminé son speech. Et quel speech ! Oh oui, bien sûr la robe de la jeune Bellatrix était jolie, oh oui ça avait l'air cher.. Oh, il ne fallait pas croire ; ce n'est pas parce qu'elle parlait ainsi du rouquin qu'elle ne l'appréciait pas. Au contraire, en fait. Elle ne devait sa présence au Royaume-Uni qu'à ce malfrat en devenir. Ses parents adoraient la voir crapahuter à travers les champs anglais sur des photos qu'ils recevaient régulièrement via l'ordinateur moldu des Fletcher. Seigneur. Quel déshonneur, quand on savait qu'ils les affichaient dans la salle de dégustation de leur salon. Tu parles d'un indice marketing. Buvez du vin, vous aussi vous vous roulerez dans la paille. Enfin, Jane adorait ces expéditions, il ne fallait pas croire, d'autant que cela améliorait considérablement son anglais. Pour l'instant, elle le parlait encore avec un accent marqué, et quelques mots qu'elle ne savait traduire se glissaient en suédois dans ses phrases. Mais à part ça, elle n'avait pas à se plaindre, hein. Si ce n'était qu'elle s'en voulait de faire aussi tâche aux côtés de Mondingus, qu'elle avait forcé à bien s'habiller. Pour une fois.

Pourtant, elle-même n'était pas un modèle de bonne tenue. Sa robe était un simple bout de tissu prévu pour un été lambda mais qui savait souligner son regard sombre en effaçant la touche trop marquée d'espièglerie par sa couleur aubergine. Histoire d'attirer l'attention sur autre chose, tout ça. Curieuse, elle jeta un regard dans son dos lorsqu'une voix ironique s'éleva suite aux propos de Mondingus, et elle observa un instant Rodolphus, qu'elle connaissait de vue, avant d'adresser un sourire éblouissant à Rabastan. Rabastan, c'était le plus beau des garçons, et même s'il était un peu plus jeune elle l'épouserait. Mais déjà, son tour venait de donner son cadeau à Bellatrix, et elle poussa le rouquin sans ménagement d'un coup d'épaule assez peu féminin pour se mettre devant la brune. Bellatrix ! Joyeux.. Un temps, durant lequel elle jeta un regard curieux à Ding en espérant qu'il lui donne la bonne réponse. Födelsedag ? Födelsedag.. An.. Ah oui ! Anniversaire ! Joyeux anniversaire !! lança-t-elle, joyeuse, se détournant du rouquin pour tendre un petit paquet rouge à la star du jour. C'est un pendentif, en forme.. Là, elle marqua une longue pause, semblant désespérément chercher le mot équivalent à obélisque, mais elle préféra laisser tomber. Ça a beaucoup valeur. Tu le mets autour de cou, avec ett photo de ton choix à l'intérieur, et la photo tombe amoureux de toi. Charme vélane. assura-t-elle, des étoiles dans les yeux, apparemment très fière de son cadeau. Mais attention, charme très puissant. Use-le försiktighetsåtgärd. conclut-elle en s'inclinant brièvement sans penser à se rattraper sur son dernier mot. Oui parce que bon, traduire précautionneusement, merci bien ; comprendrait qui pourrait.

« Mon Dieu je vais mourir de honte. » gémit Gilderoy en basculant d’un pied sur l’autre en tortillant de ses doigts manucurés une laisse en cuir. Au bout de celle-là se trouvait une agnelle qui jugeait bon de signifier sa présence de plusieurs bêlements un chouïa paniqués, et le blondinet marqua son agacement d’un ‘tch’ en tirant un peu sur le fil. Patientant sagement devant le manoir, autant pour attendre qu’on l’invite officiellement à rentrer que pour retarder au maximum le moment où il devra faire son entrée, le blondinet renifla en se demandant si ses parents étaient bien rentrés. Il fallait dire qu’en tant que bouseux officiels au service de l’agriculture, ils n’étaient pas spécialement concernés par les richesses des grandes familles de sang-pur. Du coup, en voyant le manoir Malfoy, ils avaient mis un temps fou à se décider à partir. « Père, mère, il va falloir vous retirer maintenant ! C’est inconvenant ! » avait-il répété pour qu’ils décollent et ne lui fassent pas trop préjudice. Malgré son jeune âge, Gilderoy n’avait rien à voir avec sa famille ; il s’habillait bien, parlait bien (même s’il avait tendance à glisser des mots si intelligents qu’ils ne voulaient plus rien dire dans ses phrases) et avait des ambitions plus grandes qu’élever des vaches et tuer des porcs.

Le valet finit par lui ouvrir la porte et, résigné, Gilderoy lui emboîta le pas en tirant sur la laisse avec ennui malgré ses petits bras à peine musclés. Là, l’agnelle se mit à paniquer et bêla de plus belles, interrompant le calme sophistiqué de la grande salle de réception par ses cris paniqués. « Ferme ta gueule ! S’il te plait, Ferme ta gueule, tais-toi ! » souffla précipitamment le blondinet en donnant vainement des petites claques sur la tête de la bête, qui se calma brusquement en croisant le regard de Rodolphus. Immédiatement, elle se précipita sur lui pour se mettre à mâchouiller la fleur que celui-ci arborait fièrement, tandis que Gilderoy se mettait à ricaner, un peu tendu mais toujours sûr de lui. « Oh, elle est si ambidextre ! Excusez-la.. C’est.. Ferme ta gueule. C’est son nom. Parce que quand elle est née elle était particulièrement bruyante. C’est pour toi. Un cadeau de ma part, j’espère que ça te plait. » Là, il tendit la laisse à Bellatrix, lui décochant le sourire le plus éblouissant qu’il pouvait esquisser, et ce n’était pas peu dire. Du haut de ses six ans, Gilderoy pouvait déjà se vanter d’avoir un physique et une bouille irrésistibles. C’était toujours ça de pris.

Alors que la petite Chiara attendait patiemment en ouvrant de grands yeux curieux elle vit arriver les invités. Ce n'était pas trop tôt! D'abord le petit Rabastan Lestrange, avec son frère Rodolphus. Sa mère les avait mit dans la liste des gens qu'elle avait droit de regarder dans les yeux. Puis elle vit arriver Jane sa meilleure amie et son sourire se fut tellement franc, qu'elle en était devenue absolument rayonnante. Elle lui fit bien entendu aussitôt signe, ainsi qu'a Ding qui l'accompagnait. Lui par contre sa mère l'avait mit sur la liste même pas en rêve. Mais Chiara elle aimait bien aller le taquiner c'était drôle. Alors elle ne le faisait que quand ses parents n'étaient pas dans les parages. La petite Bellatrix se montra enfin, et Chiara fit un signe au domestique qui tenait son cadeau de le lui donner. C'était une boîte à musique en or et diamant. Quand on ouvrait une petite ballerine en cristal dansait, et un chant de sirène s'élevait doucement en signe de musique, et elle avait le pouvoir de charmer quiconque l'entendait dans la pièce. Une petite carte indiquait qu'il s'agissait du cadeau des Reverdi et Chiara le souligna en adressant un signe de main à la petite Black. Il était bon d'avoir des parents riches parfois.

Elle remarqua ensuite un jeune garçon qui arriva avec une agnelle. Et instantanément elle fut séduite par le charme qui émanait de lui. Quand il sourit à Bellatrix elle se surprit à lâcher un très léger et discret "aw". Avec beaucoup de mal elle retira ses yeux de lui, pour les tourner vers Rabastan qui l'avait salué avec beaucoup de timidité lui semblait il. Elle lui sourit et le salua en retour. Puis elle baissa les yeux sur le costume et remarqua la fleur qui ornait le costume du garçon.
"Oh elle est super jolie ta fleur! C'est super classe!"
Et elle le pensait vraiment. Ah les filles et les fleurs!

Toujours collé à son frère, le plus jeune des Lestrange regarda une nouvelle petite fille blonde arriver, accompagnée par un rouquin dépenaillé. Que faisait donc un pareil individu chez Bellatrix Black ? Arriva ensuite un autre garçon, blond lui aussi, et traînant derrière lui un mouton au bout d'une corde. Oui, oui. Un MOUTON. Rabastan n'en avait toujours vu que de loin, et la proximité des bestioles lui donnait envie de s'enfuir en courant. Il tira sur la veste de Rodolphus pour le prévenir, mais celui était trop occupé à se moquer du petit rouquin et de la remarque qu'il venait de faire sur la tenue de Bella.

Chiara, Jane, Mondin.. gus ?, Gilderoy.. Rabastan les regarda tous défiler, présentant leurs cadeaux à Bellatrix. Certains l'impressionèrent beaucoup, mais son éducation l'empêcha de réclamer à voir de plus près le médaillon et la boîte à musique. En revanche, l'agnelle, elle, l'effrayait peut-être plus encore que les autres enfants présents. Prudent, le garçon s'éloigna en crabe alors que les autres s'extasiaient sur l'animal, se retrouvant rapidement face à la gamine blonde du début, Chiara. Fuir un danger pour se retrouver bloqué devant un autre.. L'après-midi s'annonçait infernal. A sa grande surprise la petite fille se pencha simplement pour admirer la fleur qu'il portait à sa boutonnière, lui assurant que celui lui donnait l'air très « classe ». Classe ?

« M.. Merci.. » répondit simplement Rabastan, sans comprendre réellement la raison de son engouement. Les fleurs, ça lui passait un peu au dessus de la tête. Il se dit cependant que, si elle lui plaisait, autant la lui offrir. Personellement, étant donné qu'il se référait toujours au jugement de Rodolphus, il avait bien compris qu'arborer une telle chose sur sa veste était indigne. Il déccrocha donc la fleur pour la tendre à Chiara, mais au même moment Ferme ta gueule échappa aux mains de Gildory pour sauter et l'attraper, la dévorant sans aucune compassion. Rabastan hurla de terreur et sauta littéralement sur son frère en quête de protection, mais il l'entraîna dans son élan et tous deux se rétamèrent sur le buffet, faisant s'envoler le saladier rempli à raz bord de smarties qui se mirent à pleuvoir sur l'assistance comme une averse colorée.

Ding releva les yeux vers le gamin qui venait de se moquer de lui, et il fronça le nez avec mauvaise humeur avant de retrouver en un clin d'oeil toute sa verve naturelle.

« Mec, ferme-la. J'te signale que t'as des fleurs plein ton costard. » cracha-t-il avant de ricaner, trouvant cela parfaitement ridicule. Les riches et leurs étranges coutumes..

Ding regarda Jane offrir son cadeau à Bella, et il ne put s'empêcher de se dire qu'il aurait bien aimé avoir le même. Il portait une affection particulière à tout ce qui brillait. En parlant de ça, la boîte de Chiata n'était pas mal non plus. Trop occupé à baver devant ces cadeaux hors de prix, il ne remarqua pas l'arrivée de Robbie Lockhart et de sa chèvre. Enfin, agnelle, mais Ding ne faisait de toute façon pas la différence. Ce n'est que lorsque tout commença à dégénérer que le rouquin daigna relever la tête, déchiré par l'envie de profiter de l'agitation et de la table renversée pour voler le médaillon et le glisser subtilement dans sa poche. La seule chose qui l'en empêcha, c'était qu'il s'agissait du cadeau de Jane. Il pesta contre elle et sa copine qui auraient mieux fait d'échanger ce qu'elles avaient offert à Bellatrix Black, et décida de se rapprocher de l'épicentre du chaos pour mieux profiter du spectacle. Rabastan et Rodolphus Lestrange pataugeaient dans les restes du gâteau et Ding pensa que c'était bien fait pour ce dernier, après quoi il se pencha pour attraper un morceau de ce qui avait du être un chef-d'oeuvre pâtissier. Il le malaxa un moment dans sa main puis, réalisant qu'il détestait les gâteau à la fraise, il le jeta tout bonnement à la tête de Gilderoy. Sa tête lui revenait pas vraiment depuis son arrivée.

Une fois encore, Rayden avait échappé à la surveillance de sa mère et, s'étant fortement éloigné du petit village où ils s'étaient rendus pour visiter une vieille tante sexagénaire qui sentait la litière et le vieux fromage, il était parti en vadrouille dans la campagne environnante. Ayant ramassé un bout de bois sur le chemin, il battait littéralement la campagne, frappant avec bonheur dans les grandes herbes qui s'étendaient devant lui à perte de vue. A perte de vue, vraiment ? Le gamin laissa tomber son bâton et porta sa main en visière. Au loin, il lui semblait distinguer une bâtisse, dont, à cette distance, il ne réalisait pas la taille. Curieux que des gens puissent vivre ainsi isolés en pleine campagne, il prit le parti d'aller voir ça de plus près.

Au bout d'une dizaine de minutes, il s'était assez approché pour se rendre compte que, plus qu'une simple maison, c'était comme un petit château qu'il avait devant lui. Enfin, comment ça s'appelait encore ? Ah oui, un manoiiir. Des riches quoi. Des riches qui, apparemment, semblaient célébrer quelque chose, à en juger par l'affluence. En y regardant de plus près, d'ailleurs, la plupart des invités semblaient avoir son âge. Une fête, avec des riches, fallait qu'il aille voir. Le garçon dévala la colline sur laquelle il était perché et dérapa jusqu'aux fourrés qui bordaient la route conduisant au manoir. Il y resta dissimulé un temps encore, pour observer la fête de près. Il avait une vue latérale sur le bâtiment, si bien qu'il avait dans le champs de vision aussi bien le jardin où semblait se dérouler les festivités que la cour devant, où quelques majordomes endimanchés semblaient se tenir prêts à accueillir les invités. Rayden se focalisa plutôt sur le jardin et son regard tomba sur une table couverte de cadeaux de toutes tailles. Oh, un anniversaire ! Il y avait énormément de monde tout de même, impossible que le gosse ait autant d'amis. Le plupart ne devaient être que des intéressés, enfin, du moins, leurs parents.

Rayden avait pris une décision. Il allait s'inviter à cette fête et se faire exploser la panse de gâteau et autres joyeusetés. Le tout était de faire bonne figure. Un coup d'oeil critique à ses vêtements qui, pour une fois, n'étaient pas trop débraillés et même plutôt élégants (merci tantine). Évidemment, rien de comparable à ce que pouvaient porter les plus riches mais bon. Il épousseta son short, ferma les derniers boutons de sa chemise et rentra les pans de celle-ci dans ledit short. Il ajusta sa veste, puis son col, et enfin, tira un mouchoir de sa poche et, avec un peu de salive, se débarbouilla le visage, les mains, et les genoux. La touche finale fut moult passages de la main dans les cheveux blonds pour leur donner un semblant de forme. Et enfin, il fut prêt. Le garçon s'extirpa des fourrés jusqu'à la grille du jardin (il n'allait pas risquer de se faire refouler à l'entrée que diable) et se glissa entre deux barreaux. Il guetta ensuite le moment idéal et, lorsqu'il fut certain que personne ne regardait dans sa direction, se rapprocha des autres enfants et se mêla à eux comme si de rien était.

Inutile de dire qu'il avait rapidement repéré le plus intéressant, à savoir, la table où trônait un énorme gâteau à la fraise. Ainsi qu'une certaine quantité de smarties, chouette ! Sans se soucier de Bellatrix (puisqu'il ne la connaissait pas et ne savait pas que c'était son anniversaire), il s'apprêtait à se saisir d'une pleine poignée quand deux abrutis se jetèrent littéralement sur la table, envoyant valdinguer gâteau et smarties au plus grand désespoir du blond.

"Mais !"

Frustré, il se tourna avec mauvaise humeur vers les deux zigotos, prêt à en découdre.

"Putain les cons ! Les CONS !" s'exclama-t-il, avec un fort accent campagnard, avant de se jeter sur eux, toutes dents et ongles dehors.