Un soir comme les autres {pv Lucius}

C’était un soir comme les autres, la nuit était tombée sur le conté de Wiltshire depuis déjà plusieurs heures. Narcissa Malfoy attendait avec impatience le retour de son mari, comme chaque soir, à l’exception près que ce soir-là, elle était vraiment seule. Son fils, qui d’ordinaire ne rentrait pas après dix heures, avait dû partir en mission avec d’autres mangemorts pendant plusieurs jours. Depuis la victoire du seigneur des ténèbres, Narcissa devait affronter ce silence opprimant, cette solitude étouffante qui avait asservi le manoir.

Elle s’était blottie au fond du fauteuil de son mari, dans le salon, et se réchauffait près du feu. Un livre était posé sur le guéridon, juste à côté du fauteuil, mais elle se lassait de toujours lire, elle voulait quelque chose de nouveau. Elle aurait tant voulu que son mari l’emmène à nouveau à une de ces soirées mondaines auxquelles ils étaient si souvent invités, auparavant. Ces soirées s’étaient considérablement raréfiées depuis quelques temps. Lucius Malfoy rentrait tard dans la nuit, prétextant une mission que venait de lui assigner le seigneur des ténèbres, ou une réunion improvisée. Il y avait toujours quelque chose qui le retenait.

Narcissa savait que, aussi prenant pouvait être le travail que le seigneur des ténèbres lui assignait, ce n’étaient ni les missions ni les réunions qui retenaient si longtemps son mari. Mais que pouvait-elle y faire ? Et tous ses batifolages n’étaient pas nouveaux. Elle était conscience de cet adultère depuis déjà plus d’une quinzaine d’années, et vivait avec, faisant comme si elle l’ignorait. Parfois elle se demandait si son mari se doutait qu’elle savait. Cependant, si les écarts de son mari n’étaient pas nouveaux, il fallait admettre que leurs relations s’étaient bien plus dégradées depuis que Lucius avait séjourné à Azkaban. Un fossé s’était creusé entre les deux époux, Narcissa n’avait pas osé lui rendre une seule visite, ni lui envoyer un seul hibou pendant qu’il était en prison, elle avait souffert en silence, ne parlant à personne de ce qu’elle ressentait. Son éducation avait fait d’elle une de ces aristocrates aux valeurs très ancrées, elle avait dû affronter un de ses pires cauchemars pendant ces longs mois de torture. Son mari avait perdu son rang aux yeux de la société magique, cela allait se répercuter sur son fils… Toute leur famille allait être déchue. Elle avait subit des perquisitions quotidiennes au manoir, elle s’était sentie tellement déshonorée, humiliée,… Et elle n’avait pas osé en parler à son mari, ces longs mois cauchemardesques s’étaient ajoutés aux sujets classés interdits dans leur couple. Mais si tout était fini, Narcissa ne l’avait pas pour autant oublié, et tout cela avait laissé des traces indélébiles dans leurs relations. Lucius avait pris quelques distances, elle aussi, un abysse s’était doucement creusé entre les deux époux.

Minuit allait bientôt sonné au vieux carillon du salon, Narcissa s’était endormie dans le fauteuil de son mari en l’attendant, le cœur déchiré par tous ces tourments qui envahissaient son esprit.